Les traditions de Noël varient sensiblement d’un pays à l’autre : croyances, gastronomie, cadeaux, décoration…
Dans les pays slaves, la manière de fêter Noël est très différente de la nôtre, mélange de religion orthodoxe, de croyances populaires et d’une toute autre vision des fêtes de fin d’année en général (moins opulentes mais porteuses d’une énergie, d’une « force magique » particulière).
Les traditions ancestrales russes
L’Eglise orthodoxe célèbre Noël selon l’Ancien calendrier, qui a environ quinze jours de retard sur le calendrier grégorien : les russes réveillonnent donc dans la nuit du 6 au 7 janvier.
Des traditions et coutumes anciennes, héritées de l’époque de la Rus’ de Kiev (monarchie slave berceau de la Russie) ont été intégrées aux fêtes de Noël. Ainsi, les agriculteurs pratiquaient la prévision du temps et des récoltes pour l’année à venir, à travers différents rituels et observations : un Noël chaud signifiait que le printemps serait froid, un ciel étoilé présageait de récoltes abondantes…
La veille de Noël porte le nom de Sotchevnik, provenant du met traditionnel consommé ce jour-là : la sotchiva. Cette bouillie de féculents, d’amandes et de miel était un plat rituel de funérailles – ce qui rendait l’atmosphère de Noël pour le moins austère à côté des festivités que nous connaissons aujourd’hui ! Le lendemain, la table se devait d’être abondante et présentait 12 plats, un autre rituel faisant référence aux Apôtres.
Le Noël russe célébré par l’Eglise
La célébration de Noël était parallèlement riche en traditions chrétiennes : en règle générale, il ne fallait rien manger avant l’apparition de la première étoile, en hommage à l’Etoile de Bethléem (ou Etoile du berger) qui a guidé les Rois mages vers l’enfant Jésus. Le premier repas était alors frugal, composé de la sotchiva ; des offrandes étaient disposées sur du foin et adressées aux icônes de la maison.
En ville, il était de coutume de distribuer l’aumône le soir de Noël, ce à quoi s’affairait le tsar en personne : il visitait alors des prisons et hospices pour y offrir des présents et faisait aussi preuve de sa générosité envers les pauvres et les mendiants lors de son passage dans la rue. À l’église, la messe commençait dès la tombée de la nuit et continuait jusqu’au matin. Les célébrations dédiées à Noël pouvaient alors commencer : fête, chants et festins. Les festivités se prolongeaient sur douze jours.
La table de Noël russe et le sapin
Dans le sud de la Russie, on décorait traditionnellement les arbres de Noël, comme en Occident mais le pin était préféré au sapin car il perd moins d’aiguilles. La table du festin, saupoudrée de foin en référence toujours à l’enfant Jésus, était couverte d’une nappe blanche où l’on servait des mets tels que les blinis, la sotchiva (obligatoire), des plats de poisson, pieds de boeuf, pains d’épices et biscuits au miel. Le porcelet farci et l’oie rôtie au miel constituaient les plats de résistance par excellence.
Mais revenons à nos sapins : selon d’anciennes coutumes slaves, les âmes des ancêtres habitent les arbres il convenait ainsi de les honorer la veille de Noël en décorant le sapin (ou toute sorte d’arbre à l’origine). D’où l’ambiance funéraire évoquée par la consommation de la sotchiva… L’arbre de Noël a été révoqué par l’Eglise en tant que coutume païenne ; puis lors de la révolution bolchevik, en tant qu’attribut religieux ! Mais depuis 1936, rebaptisé sapin du Nouvel an, il est parfaitement légitime.
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